Mois : Mai 2020
Drink&Draw : Agent Coulson
Les parisiens, les moutons, les fans de MacDo, l’enfer, les autres.
Depuis ce joli mois de mars et le confinement, puis le déconfinement, les inégalités se sont creusées, la colère a couvé, et n’a trouvé à exploser que sur nos cher réseaux si peu sociaux. Chacun a choisi ses ennemis, et bataille ferme, à grand coups de tweets assassins, de memes bien tapés, voire de spam Whatsapp pour répandre la bonne parole à tous ses contacts.
Il y a eu ces salauds de parisiens qui ont foncé se réfugier dans leurs résidences secondaires en province, répandant le virus partout où ils passaient, écrivant ces insupportables journaux de confinement, se vantant chaque jour des progrès de Jeanne-Camomille et Victor-Léon en violon et en anglais, entre deux jeux Montessori et une fournée de cookies à l’épeautre.
Il y a eu ces monstres d’étudiants, d’habitants du 18e, de pauvres, ne respectant pas le confinement, bravant les interdits pour un barbecue sur un balcon ou une machine à coudre chez Lidl. C’était toujours « les autres ». Les vieux accusent les jeunes, les bobos accusent les pauvres, les pauvres accusent les arabes, soyons francs et crus.
Il y a à présent ces abrutis qui font la queue chez Zara, chez MacDo, à la plage. Ces moutons, ces idiots, ces inconscients.
Il y a les pro-chloroquine. Les anti. Les anti-pro.
Et pendant que ça s’embrouille, pendant que des flots de haine sont versés sur qui son voisin, qui son concurrent, Amazon a péniblement accepté de réduire ses cadences, Uber licencie par vidéoconférence et Deliveroo fait livrer à toute heure des glaces à des précieux trop fainéants pour s’imprimer une attestation.
Qui est perdant, dans tout ça ?
L’écologie, assurément.
Toutes les lois en passe d’être appliquées sont piétinées par la nécessité. Le plastique fait un retour fracassant dans tout resto désireux de survivre à la crise. Le « à emporter », le jetable, les masques, les gants, d’autant de déchets inéluctables. Dans la panique, plus personne ne cherche à lutter. Les rues s’émaillent de masques jetable dans les caniveaux. La nature paiera cher ses deux mois de vacances.
Le travail, évidemment.
Deux mois d’angoisse pour le Cac-40, une petite fièvre pour le capitalisme, et c’est la machine entière qui réagit avec zèle. Semaine à 60h pour les uns, suppressions des congés pour les autres : le monde d’après ressemble beaucoup au monde d’avant… 1936.
Les soignants sont applaudis. Mais leur quotidien changera-t-il ? VRAIMENT ? Les privatisations galopantes lancées depuis 30 ans vont-elles réellement stopper ? On a du mal à y croire.
Les familles, sans aucun doute.
Entre un confinement violemment douloureux, pour certains dans des petits appartements, les plaintes se multiplient. Enfants battus. Conjoints frappés. Et un retour à l’école comme des cobayes, jeux interdits, câlins interdits, contacts interdits.
Les artisans. Les artistes. Les indépendants.
On nous a promis que la libre entreprise nous sauverait. Mort au CDI, entreprenez.
Mais face à la crise, les millions sont pour les multinationales.
7 milliards pour Air France sans condition. 1500 euros pour les PME, sous conditions.
Combien ne s’en relèveront plus ?
Deux mois de confinement où certains se sont retrouvés, certains se dont déchirés… et où le monde n’a pas changé. On aurait pu y croire. Comme l’ébauche d’un jour nouveau, très vite enfumée, estompée… Faudrait pas qu’on commence à trop remettre en question l’ordre établi, quand même.
Alors on va continuer à nous marteler d’articles faciles qui nous encouragent à détester notre voisin plutôt que de s’interroger sur les raisons qui font qu’on se sent misérables.
Sans complotisme aucun, force est de le constater : On va reprendre notre quotidien avec seulement au coeur un petit peu plus de peur et un petit peu plus de haine.
On a failli se laisser emporter dans l’amour, la solidarité, mais quelque chose nous a retenu. Il suffirait de si peu, pourtant.
Illustrations – Concours d’écriture « Cthulhu »
Toujours pour animer un confinement morne, nous avions décidé de proposer des petits concours d’écriture impromptus.
L’un en alexandrins, sur l’univers de Lovecraft, l’autre sans limite de style, sur le thème « Racontez votre rencontre avec Cthulhu ».
J’ai choisi d’illustrer les deux oeuvres gagnantes par des montages photo, un média sympathique qui change un peu de mes productions habituelles.
Les images sources qui ont servi à ces productions sont libres de droits et proviennent de l’excellent site freepik.com. ( Je précise pour les pinailleurs et les haters qu’elles ne sont pas toutes gratuites, en effet je paye un abonnement à ce site pour pouvoir en utiliser les ressources.)
L’Atelier Lunaire
Une petite folie de confinement !
Ce très joli cristal Swarowski a été monté sur un apprêt sans nickel fabriqué en Lituanie.
Des reflets partout ! Ca me rappelle le gros prisme en cristal qui était posé sur le buffet. A la réflexion, je me demande qui avait pu offrir cela à ma mère… ? J’étais fascinée par ses mille reflets arc-en-ciel.
Me voilà parée d’une vraie bague de diseuse de bonne aventure !
J’ai acheté cette création unique dans la jolie boutique ‘L’Atelier Lunaire’ (boutique sur Facebook en attendant la création du site !)
Sandy est adorable, elle pratique des prix très raisonnables et ses créations sont souvent uniques, de très bonne facture.
Soutenez les petits créateurs, qui en ont plus que jamais besoin !
D&D – Ellen Ripley
Hier dans le cadre du « Drink and Draw », le thème proposé était Ellen Ripley.
Une de mes héroïnes préférées, de ma saga préférée, même si son créateur a quelque peu pourri la fin/le début, vous vous en souvenez si vous me lisez :p mais je m’égare.
J’ai pensé que c’était difficile de faire un fan-art de Ripley sans redessiner un peu vainement une scène du film. J’avais envie de faire autre chose.
Puis j’ai pensé à cette scène qui bien sûr n’existe pas, mais sans doute qu’on aurait aimé voir. Enfin, moi, j’aurais aimé.
Puis, je me suis dit, mais non mais c’est gentillet, gnangnan, on va encore se foutre de ta gueule, dire que depuis que tu as pondu un chiard, tu es ramollie, tu vis dans les nuages roses et les chatons, voilà, t’es devenue une mamoune.
Puis je me suis demandée si cette scène me venait à l’esprit JUSTEMENT parce qu’en ce moment, rien ne me fait plus de bien qu’un peu de calme, simplement, de sérénité. Que j’avais envie de cette sérénité même pour mon héroïne badass qui tarte des xénomorphes à la pelle.
Puis je me suis dit qu’au pire, on s’en fout un peu, et que je dessine encore bien ce que je veux car :
Voilà ce qui se passe dans ma tête, parfois.
C’est souvent brouillon, de temps en temps un peu houleux, mais ça finit souvent par ce meme de Louis Pasteur.
Prenez soin de vous !